“Et Bob chanta le Nobel”, dit l’âne suédois

Malika Favre - “The Laureate”, The New Yorker (2016/10/24)


Dylan, Nobel de littérature 2016.
Coup de comm’ réussi pour les Nobel. Les uns applaudissent, les autres crient au scandale. Personne ne reste indifférent au choix du jury suédois.

Un des plus virulents à ce jour est Irvine Welsh:
I’m a Dylan fan, but this is an ill-conceived nostalgia award wrenched from the rancid prostates of senile, gibbering hippies.
— Irvine Welsh (@IrvineWelsh) 13 octobre 2016

Pierre Assouline, membre du jury Goncourt, lui aussi en veut plus aux membres de l’Académie qu’à Dylan qui n’avait rien demandé (et ne s’est toujours pas exprimé à ce sujet) :
« J’aime Dylan mais il n’a pas d’œuvre. Je trouve que l’Académie suédoise se ridiculise. C’est méprisant pour les écrivains »,
Pierre Assouline - La République des Livres

Auquel le site ActuaLitté a rétorqué : “Les temps changent, Assouline, les temps changent.”

D’autres, tout aussi dépités, ne perdent pas leur sens de l’humour pour suggérer au membres de l’Académie quelques futures nominations:
« Le comité Nobel, ce groupuscule d’agitateurs surréalistes, ne doit plus avoir peur de rien. Il doit se libérer de toutes les entraves, de tous les clichés, de toutes les évidences convenues. Il faut donner le prochain prix Nobel de médecine à Keith Richards, l’incarnation du Rock’n Roll. Ce type aurait dû mourir cent fois au moins. Il a survécu à tant d’overdoses et de produits toxiques qu’il a repoussé les limites supposées du corps humain. De plus, ce fut un pionnier (avec Dracula) du changement de sang. Et par ailleurs, il n’a même pas de diabète ni de cholestérol. Ça vaut largement un Nobel. »
Pierre Brunet - Causeur

« Et pourquoi pas le Nobel de physique aux Bogdanov ? »

Michel Schneider - Le Point

Chez les blogueurs, Sandrine aura été la première à dégainer.
Perso, le mélange des genres me gêne. Pour couronner Dylan, dont personne ne nie le talent, il existe suffisamment de récompenses prestigieuses dans le domaine musical. Si le Nobel voulait couronner un poète, ce ne sont pas les poètes vivants qui manquent à travers le monde…


EDIT du 19.10.2016 : alors que Dylan ne s’est toujours pas exprimé sur le sujet, ni même manifesté auprès de l’Académie suédoise, Titou Lecoq explique très clairement (et très justement) comment “Le Nobel m’a mis les glandes“, quand bien même “on peut aimer la littérature et Bob Dylan”.

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