Récap mai 2016


Piètre bilan pour ce mois de mai : trois livres au compteur dont deux lus seulement à moitié.

Régine Detambel - Les livres prennent soin de nous-Pour une bibliothérapie créative (Actes Sud-2015)
Les lecteurs le savent bien pour en avoir fait l’expérience : les livres réparent, apaisent. Occupation bien moins passive qu’il y parait aux yeux des profanes, la lecture mobilise tout à la fois corps et esprit. Pour autant, loin de la vogue des livres de développement personnel promesses marketing de bonheur, Detambel s’emploie à démontrer comment la bibliothérapie ne se résume pas à prescrire tel livre pour soigner tel mal, mais à trouver, parmi les œuvres de fiction, celle qui résonnera chez son lecteur de la façon recherchée et au moment voulu.
Ce livre a le mérite de jeter les bases de la bibliothérapie. Pour le reste, je n’y ai rien trouvé de révolutionnaire…
Extraits


Mariam Petrosyan - La maison dans laquelle (Monsieur Toussaint Louverture-2016).
Le Detambel vite lu, j’ai enchaîné ensuite avec un vrai pavé : La maison dans laquelle, de Mariam Petrosyan (800 et quelques pages affichées par la liseuse). Un livre-monde, un livre-forteresse, un livre-labyrinthe.
Coupés du monde extérieur et enfermés dans une vaste demeure/institut, des enfants/ados handicapés, plus ou moins livrés à eux-mêmes malgré la présence d’une poignée d’éducateurs, s’affrontent et s’organisent sous forme de bandes, chacune ayant ses propres rites et répondant à sa propre hiérarchie. Même si c’est très différent, je ne peux m’empêcher de faire des rapprochements avec Sa majesté des mouches, de William Golding
L’ambiance particulière, comme hors du temps, est d’autant plus déstabilisante que les personnages sont nombreux et que des va-et-vient entre passé et présent viennent brouiller le récit. J’en suis à un peu plus de la moitié et je me sens toujours perdu dans les dédales du récit : certains des enfants, tous affublés d’un surnom à leur arrivée dans la maison, ont-ils changé de sobriquet au fil des ans, ou est-ce que je les confonds ?
Pour autant, j’aime cette lecture en mode « navigation à vue » et je m’interroge sur la conclusion quelque peu sibylline du Rouquin Bouquine préconisant une lecture de ce roman en pointillés plutôt qu’in extenso …


Régine Detambel - Le chaste monde (Actes Sud-2015)
Coincé à domicile pour cause de bronchite sévère, j’ai profité du confort douillet de la maison pour sortir un livre papier des rayonnages, abandonnant ainsi momentanément du même coup la liseuse et La maison dans laquelle. C’était sans compter la fièvre qui m’a laissé plusieurs jours durant l’esprit embrumé et peu réceptif à la lecture de Le chaste monde (acheté dans la foulée le même jour que Les livres prennent soin de nous, de la même Régine Detambel).
Je dois dire que j’ai été d’emblée désarçonné par la prose de l’auteur ; le style enlevé, voire rabelaisien par moment, ne correspondant en rien à ce que j’en attendais (plus académique, pour tout dire). Une fois passée la surprise, j’ai pris plaisir à suivre les aventures d’Axel von Kemp et de Lottie, deux aristocrates allemands excentriques, à l’étroit dans leur monde, inadaptés à leur époque, rêvant d’ailleurs et d’exotisme.
J’en suis à mi-récit, et même si les deux aventuriers n’ont toujours pas pris le large pour l’Amérique du Sud, leur destin est truculent. Savoir qu’Alexander von Humboldt, naturaliste, géographe et explorateur allemand du XIXe a servi de modèle pour le personnage d’Alex me rend le tout plus captivant encore.

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