Le blog de lecture avec des images qui bougent et des mots qui parlent

En octobre dernier, à quelques jours d’intervalle, deux articles donnaient la vedette aux booktubeurs, nouvelle race de lecteurs 2.0, censément appelés à reléguer les bons vieux blogs au rayon des antiquités. Alors que Allbrary le Mag présente les Cyprien et Norman du format (toutes proportions gardées), INA Global va plus loin en se demandant si « les booktubeurs vont remplacer les critiques littéraires ».
Un mois plus tard, nouvelle escalade chez Slate qui n’hésite pas à affirmer que les « booktubeurs sont les nouveaux youtubeurs mode »… avec toutes les dérives que cela implique.

Perso, je ne suis pas totalement acquis à ce format même s’il m’arrive de suivre les chroniques du Rouquin bouquine, de Cédrik Armen ou de Miss Book.
Le Rouquin bouquine a choisi un modèle traditionnel (croisement d’Alain Decaux raconte et de Grande librairie) avec une touche d’humour en plus. Ici, le format vidéo n’apporte pas grand-chose à un simple billet de blog, si ce n’est de mettre un visage et une voix sur un lecteur. Le discours est sans doute plus direct, plus englobant que dans un billet rédigé (quoique…). Les deux autres sont très (trop ?) attentifs à la forme : Armen donne dans le déjanté/hystérique, Miss book fait de ses chronique de véritables petits sketches humoristiques avec guests. Le livre « vendu » passe alors au second plan.
S’il m’est arrivé de noter les références d’un bouquin chroniqué par le Rouquin, ce n’est jamais arrivé dans les deux autres cas, car c’est plus un « spectacle » que je viens chercher qu’une suggestion de lecture.

Sans jouer la carte booktube pour autant, certaines blogueuses de la première heure se frottent à la vidéo. C’est le cas de Karine qui semble apprécier de plus en plus le format (et le maîtrise de mieux en mieux !). Informelle, proche de son cercle d’auditeurs (plus restreint et plus familier que celui des booktubeurs), elle ne se prend pas au sérieux et jongle comme elle peut avec les avaries techniques. Au final, je trouve son rendez-vous vidéo plus « vendeur » que les autres, plus fabriqués et forcément moins spontanés… et donc toujours susceptibles de dissimuler un intérêt mercantile.
D’autres préfèrent le format audio, généralement réservé aux lectures d’extraits de livre. Les Bibilomaniacs ont choisi le modèle de l’émission littéraire radio que j’écoute avec plaisir, même si les chroniqueuses gagneraient  à se lâcher encore plus.

Commentaires